La pause annoncée par l’exécutif sur le Lyon-Turin ravive les passions
L’abandon d’un projet faisant l’objet d’un traité international et financé à 40 % par Bruxelles semble très improbable.
En annonçant il y a dix jours que le Lyon-Turin faisait partie des projets d’infrastructure mis en « pause » par le gouvernement, la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a provoqué une nouvelle poussée de fièvre sur un dossier qui agite des passions depuis des décennies. Et son homologue italien, qu’elle doit rencontrer ce vendredi à Rome, aura sans doute à coeur d’évoquer le sujet avec elle.
La ligne, destinée principalement au fret ferroviaire, fait potentiellement 250 kilomètres de long, mais pour des raisons budgétaires, seul le percement d’un tunnel de 57 kilomètres de long à la frontière entre les deux pays est à l’ordre du jour, pour un coût de 8,3 milliards d’euros.
Longtemps contesté (parfois par la violence en Italie), le Lyon-Turin semblait sur les rails depuis quelques mois, notamment depuis la ratification par le Parlement de l’accord franco-italien permettant de lancer les travaux.
Interrogé sur le sujet durant la campagne présidentielle par le think tank TDIE, Emmanuel Macron s’était d’ailleurs montré catégorique : « Il y a un traité international, il y a des financements européens disponibles, il y a des tunneliers qui ont commencé à creuser. A ce stade, il n’y a plus le choix : il faut aller au bout. »
La « pause » annoncée a donc été pour les opposants une heureuse surprise. Revigorés, ils militent pour un arrêt total du projet, et affirment qu’il serait possible d’emprunter les lignes ferroviaires déjà existantes, sous-utilisées, selon eux. Ils rappellent qu’un tunnel existe déjà sous les Alpes entre Modane et Bardonnèche en Italie, long de 14 kilomètres.
Les partisans du projet, eux, s’efforcent de faire bonne figure. Stéphane Guggino, délégué général du Comité pour la Transalpine, rappelle que la ministre a mis en avant les spécificités du projet quant à son financement, assuré par l’Italie à hauteur de 35 % et l’Union européenne (40 %). « C’est aussi une question et un aspect qu’on devra prendre en compte dans les décisions », a-t-elle indiqué.
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