L’Australie travaille sur un train électrique capable de recharger ses batteries en roulant

Avec des initiatives de ce type, l’enseigne entend participer à réduire les émissions de CO2 du secteur ferroviaire.

L’enseigne australienne Fortescue Metals Group a dévoilé un plan de 50 millions de dollars visant à développer un train capable de recharger ses batteries électriques, rapporte Renew Economy. Baptisé Infinity, ce train de nouvelle génération sera destiné au transport de minerai de fer.

Une décarbonation pour 2030, puis une commercialisation

Le principe : utiliser la force gravitationnelle générée par les trains lorsqu’ils se trouvent dans une descente pour produire de l’électricité et recharger les batteries de l’engin. La technologie, une fois opérationnelle, pourrait supprimer le besoin de recharge pour le voyage de retour. Le projet doit être réalisé au cours des deux prochaines années.

La réduction des émissions serait d’autant plus importante que ces locomotives de nouvelle génération viendraient en remplacement d’anciens modèles au diesel. À l’heure actuelle, les opérations ferroviaires du groupe Fortescue reposent sur 54 locomotives, chaque train pouvant transporter plus de 34 000 tonnes de minerai dans 244 wagons. Des opérations conséquentes, consommant chaque année des millions de litres de diesel. En 2021, elles représentaient 82 millions de litres pour Fortescue et pesaient pour 11% des émissions du groupe.

D’ici 2030, Fortescue espère développer et systématiser l’utilisation de son Infinity Train, devenant une entreprise sans diesel. Elle espère ensuite commercialiser l’engin à l’échelle mondiale. Pour Elizabeth Gaines, la PDG du groupe, « le train Infinity a le potentiel pour devenir la locomotive électrique à batterie la plus efficace au monde. »

Des coûts moindres grâce aux batteries

Le projet du train Infinity est mené en partenariat avec le Britannique Williams Advanced Engineering, une société que Fortescue a acquise en janvier dernier pour 300 millions de dollars australiens (environ 204 millions d’euros). Pour les dirigeants des deux entreprises, la technologie doit présenter des avantages économiques et financiers. Selon Andrew Forrest, le fondateur de Fortescue, en plus de réduire l’impact environnemental du fret ferroviaire, les trains à zéro émission réduiront les coûts d’exploitation des entreprises et créeront de nouvelles opportunités de productivité.

Pour lui, ce type de trains doit « amener les chefs d’entreprise et les politiciens à réaliser que les combustibles fossiles ne sont qu’une source d’énergie et qu’il en existe d’autres qui émergent rapidement, qui sont plus efficaces, moins coûteuses et plus vertes. » Elizabeth Gaines renchérit : « La régénération électrique sur les tronçons en pente éliminera le besoin d’installer une infrastructure de production et de recharge d’énergie renouvelable, ce qui en fera une solution intéressante en capital pour l’élimination du diesel et la réduction des émissions de nos opérations ferroviaires. »

Si cette technologie de batterie ne fait qu’émerger dans le secteur ferroviaire, d’autres acteurs de l’industrie minière s’intéressent à la question des trains électriques. Le groupe BHP, la plus grande entreprise minière au monde, a annoncé en janvier qu’elle testait quatre locomotives électriques à batterie. L’enseigne vise un fonctionnement à zéro émission en 2050. En Europe et notamment en France, la piste de l’hydrogène est privilégiée pour décarboner le ferroviaire, cette fois dans le domaine du transport de passagers.

Auteur : Benoit Théry

Source : https://siecledigital.fr/2022/03/23/laustralie-travaille-sur-un-train-electrique-capable-de-recharger-ses-batteries-en-roulant/

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