RAILCOOP OBTIENT L’AUTORISATION D’EXPLOITER SIX LIGNES FERROVIAIRES

Cette coopérative compte notamment lancer les liaisons Lille-Nantes, Strasbourg-Clermont-Ferrand et surtout faire revivre Bordeaux-Lyon.

La concurrence dans le ferroviaire français va encore prendre de l’ampleur. Après le lancement de Trenitalia, premier concurrent du TGV de la SNCF entre Paris et Lyon (puis Milan), la prochaine arrivée de l’espagnol Renfe ou du français Le Train, c’est Railcoop qui pourrait débuter ses opérations cette année.

L’Autorité de régulation des transports a en effet donné son feu vert jeudi à la coopérative pour exploiter six lignes ferroviaires classiques dont Lille-Nantes et Strasbourg-Clermont-Ferrand. Railcoop avait déjà obtenu sa licence d’opérateur ferroviaire et son certificat de sécurité.

Après des tests d’équilibre économique demandés par les régions Bourgogne et Normandie, l’Autorité a publié un « droit d’accès à l’infrastructure ferroviaire » à cette petite coopérative qui compte notamment relancer la ligne transversale Bordeaux-Lyon fin 2022 (au lieu de juin 2021).

Achat de 8 anciens TER

Pour cette très attendue ligne abandonnée par la SNCF en 2014, Railcoop va signer incessamment le contrat d’achat de huit anciens TER cédés par la région Auvergne-Rhône-Alpes, qu’elle entend faire rénover « fin février-début mars », a précisé Nicolas Debaisieux, directeur général de la compagnie.

Graphique consacré à Railcoop – Marc Schneiders

La compagnie promet 13 places pour les vélos par rame, des espaces pour les enfants, des cabines permettant de s’isoler pour travailler, des emplacements pour les personnes à mobilité réduite « retravaillés » et un coin restauration avec un micro-ondes. Railcoop doit aussi lancer des recrutements au printemps, le Bordeaux-Lyon devant employer « plus d’une centaine de personnes ».

La ligne passera notamment par Limoges, Guéret, Gannat ou encore Roanne, et mettra 6 h 47 pour relier les deux métropoles.

Les autres liaisons autorisées sont Massy-Brest, Saint-Étienne-Thionville, Grenoble-Thionville et Le Croisic-Bâle, toutes annoncées pour le 11 décembre 2022.

L’offre projetée par Railcoop prévoit par exemple deux allers-retours quotidiens entre Lille-Flandres et Nantes, avec des arrêts à Amiens, Rouen, Caen et Saint-Lô, notamment, et un temps de trajet total de plus de 9 heures.

Une ligne de frêt déjà lancée

Entre Strasbourg et Clermont-Ferrand, Railcoop proposerait deux allers-retours quotidiens avec des arrêts à Mulhouse, Besançon, Dijon-ville, Nevers ou encore Vichy, et un temps de trajet d’un peu moins de 8 heures.

Railcoop fait déjà circuler des trains mais de marchandises entre Viviez-Decazeville (Aveyron) et Saint-Jory (Haute-Garonne) avec un succès pour le moment relatif. Les wagons sont pour l’instant « très, très faiblement remplis », concède Nicolas Debaisieux.

Railcoop est une coopérative d’intérêt collectif (SCIC) née en 2019 qui réunit aujourd’hui près de 10.000 sociétaires: particuliers, entreprises ou collectivités locales.

Reste que le pari économique ne sera pas aisé. Si la SNCF a fermé ces lignes, ce n’est pas pour rien. Railicoop estime qu’il lui faudra par exemple convaincre 690.000 voyageurs par an sur la ligne Bordeaux-Lyon avec trois allers et retours quotidiens.

auteur : Olivier Chicheportiche avec AFP

source : https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/transports/railcoop-obtient-l-autorisation-d-exploiter-six-lignes-ferroviaires_AV-202201030124.html

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